Procès de Omar el-Béchir ouvert: Il risque la peine capitale
Le procès de l'ex-président soudanais Omar el-Béchir et 27 autres personnes accusées d'avoir pris le pouvoir par un coup d'Etat en 1989 s'est ouvert mardi à Khartoum, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Ce tribunal va écouter chacun d'entre eux et nous allons donner à chacun des 28 accusés la possibilité de se défendre", a déclaré le président du tribunal. Sur une banderole au dessus des juges figure une sourate du Coran "Si vous jugez les gens faites-le avec justice".
Omar el-Béchir et plusieurs des accusés risquent la peine de mort pour avoir renversé le gouvernement démocratiquement élu du Premier ministre Sadek al-Mahdi il y a 31 ans.
Trois juges sont chargés de mener ce procès inédit dans le monde arabe où jamais l'auteur d'un putsch réussi n'avait été jugé dans l'histoire récente.
Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, qui avait renversé la monarchie en 1969 a été tué en août 2011, tandis que le président irakien Saddam Hussein et égyptien Hosni Moubarak ont été jugés pour d'autres motifs. Quant à l'ex-président tunisien, Zine el-Abidine Ben Ali, il s'était enfui en 2011 en Arabie saoudite.
M. Béchir et les accusés se trouvent dans des cages et parmi eux figurent des militaires et des civils, parmi lesquels ses anciens vice-présidents Ali Osman Taha et le général Bakri Hassan Saleh.
Des mesures de sécurité exceptionnelles ont été prises pour éviter tout incident. Les familles des accusés, venues en nombre, ont crié à l'arrivé des fourgons cellulaires "Allah Akhbar".
Cependant, il y aura un grand absent à ce procès, le cerveau du coup, l'islamiste Hassan Tourabi. Ce dernier, qui a longtemps été le mentor de M. Béchir, est mort en 2016.